Elle est toujours là… Chaque jour debout dans le froid… tant d’amour au creux de ses bras… pourtant le temps coule entre ses doigts… Il était une femme… Forte et fragile… elle arpente les rues des villes, belle de nuit. Force d’exil, le quotidien difficile ne tient qu’à un fil… Il était une femme…

Elle est toujours là… Chaque jour debout dans le froid… tant d’amour au creux de ses bras… pourtant le temps coule entre ses doigts… elle est toujours là… est-ce qu’un jour quelqu’un entendra la prière au fond de sa voix… Qui lui fera quitter cet endroit… ? Il était une femme…

Jour après jour, les regards lui tournent autour mais c’est sa vie... C’est sa vie… Elle porte secours à ces hommes en mal d’amour, elle s’asservit… Il était une femme… Elle est toujours là… Chaque jour debout dans le froid… tant d’amour au creux de ses bras… pourtant le temps coule entre ses doigts… elle est toujours là… est-ce qu’un jour quelqu’un entendra… la prière au fond de sa voix… Qui lui fera quitter cet endroit…

Que de mains l’entrainent… que de corps l’étreignent… contre quelques billets déchirés… elle se rend compte à peine… de ce que ces hommes lui prennent… Tout cet amour qu’on ne fait plus… Mais elle est toujours là… chaque jour debout dans le froid… tant d’amour au creux de ses bras… pourtant le temps coule entre ses doigts… Mais elle est toujours là…

Par hasard… J’aime sa solitude… Il faut le croire, moi seule je sais quand elle a froid… Ses regards ne regardent que moi… Et par hasard… Elle aime mon incertitude… Je le sais… on ne me croit pas fidèle à ce qu’elle est… Ses regards… ne regardent que moi… Je le sais… sa façon d’etre à moi parfois vous déplait…

Autour d’elle et moi le silence se fait… Et déjà vous parlez d’elle à l’imparfait… Mais elle est… ma préférence… à moi… Elle est ma chance… à moi… Ma préférence… à moi… Il faut le croire… Moi seule je sais quand elle a froid… Et par hasard… Elle aime mon incertitude… Par hasard… J’aime sa solitude… Mais elle est… ma préférence…. A moi… elle est… elle est ma chance… à moi…

Lucie t’auras beau dire… Et meme si c’est pas marqué dans les livres… Lucie… elle est ma chance… à moi… ma préférence… à moi… Tout ça commence comme un reve d’enfant. Tout ça commence par un reve d’enfant… Mais les reves sont toujours trop beaux… ? Comment oublier… ton sourire… Lucie… Lucie…

Tous les hommes te regardent… ils te salissent de leurs yeux… et moi je reste là… Je demeure… sans amour et sans haine… Et il pleut toujours sur mon cœur. Comme il pleut sur la ville. Pourquoi t’es partie… si loin de moi… ? J’ai tant besoin d’une amie…

Mais qui a le droit de dire qu’il peut m’apprendre les sentiments… qui a le droit de m’interdire d’etre vivante… ? Lucie… Lucie je… crois que je suis tombée pour toi… Lucie, ma préférence… à moi… Je suis tellement troublée que j’en lache mes lames. Et mes larmes mouillent encore mes joues. Encore une fois. Lucie… Et Chimene… Je l’aime aussi… Mais différemment… Elle c’est mon sang… Elle c’est ma vie… Elle c’est tout ce qu’il y a de plus beau et de bon en moi…

Mais j’suis ta tienne… ? Y en a qui croquent… Y en a qui craquent… Certaines se gourrent, moi je suis ta tienne… C’est pas français non, mais c’est bon quand meme. Et je te donne mon corps, mon ame, et mon chrysanthème car j’suis ta tienne. Tellement je tiens à etre tienne, je fais une croix sur tous mes emblèmes…

Sur ma carrière d’amazone et sur ma liberté souveraine… Je suis ta tienne, c’est pas correct non, mais c’est bon quand meme… Qu’on me maudisse, que l’on me damne, moi j’m’en balance, j’prends tous les blames.
Faut que tu saisisses… Faut que tu comprennes… t’es ma chérie, mon ange, ma vie, t’es mon orgie, t’es mon careme… T’es ma folie, mon amalgame… J’suis ta tienne… Ca ne se dit guere, je sais, mais c’est bon quand meme… Je vais décourager les dames, je vais baillonner les belles sirènes… Moi qui cherchais… toujours les flammes… Je brule pour toi… comme une paienne… Moi qui faisais… valser les hommes, toute entière à toi je me donne…

Je suis entrée en dépendance entière… Le soleil m’a frappée… Et ton regard m’a touchée… C’est trop tard, je suis touchée… Je suis amoureuse… Mais il n’y a aucune ile au milieu du temps… Pourtant… Pour vous je l’arreterais… Je suspendrais son vol… Ma vie… Ma vie… Ma très ancienne… Chimène… Mon premier amour mal refermé… Mon premier amour… Il a fallu que tu reviennes…

Je sais le tremblement de l’etre… Mais je sais que je suis tombée pour elles… Je suis tombée pour elles… Et je chante pour elles… Je ne chante que pour elles…

Si tu veux de moi… Je serai tienne… ? T’es ma came… Mon toxique, ma volupté supreme… Mon rendez vous chéri et mon abime… Tu fleuris au plus doux de mon ame… T’es ma came… T’es mon genre de délice, de programme… Et je me pame… Je t’attends comme on attend la mane… T’es ma came… J’aime tout de toi… Tes mains, ton regard et ton souffle sur moi… T’es mon bel amour, mon amalgame… T’es ma came, plus mortelle que l’héroine afghane… Plus dangereuse que la blanche columbienne… T’es ma came… à toi tous mes soupirs, mes poèmes… pour toi toutes mes prières sous la lune… A toi ma disgrace et ma fortune… T’es ma came… quand tu pars c’est l’enfer et ses flammes…

Lucie… Mais faut aussi que tu comprennes… Chimène m’est plus chère que la vie… Chimène m’est plus chère que ma vie… Chimène c’est… la tendresse, la passion et ma vie… Lucie… Lucie ma préférence… Lucie… Je suis l’amoureuse… Et je chante pour toi la seule de toutes les choses qui vaille d’etre là… Lucie… Le temps s’est arreté et les heures sont volages… Les minutes frissonnent et la nuit fait naufrage… Puis le bruit du passé se tait tout simplement… Les mirages dansent… Et le destin mine de rien, arrive à tout emporter… Il avait ton visage, ta voix, ta façon de parler… Mais je suis l’amoureuse… ?

Je prends mon visage entre les mains. Je les plaque contre mes joues et je sens mes larmes faire couler le rimmel. Je suis l’amoureuse… Et tout ça ce n’est plus qu’une goutte… Ma vie ce n’est plus qu’un orage en été… Ma vie ce n’est plus qu’un instant de brouillard…

Et je m’effondre. J’avais laché Rachel. J’avais tout laché… Et je m’écroule sur le sol. Affaissée et assaillie par des milliers de mots qui ne voulaient pour moi plus rien dire du tout… Je sentais mon cœur battre. Je l’écoutais me parler. Je l’écoutais crier. Et hurler. Je l’écouter crier je t’aime. Mais Dieu qu’il le dit mal… Alors les mains contre la poitrine je pleure. Je pleure avec lui. Pour qu’il ne soit plus seul. Pour qu’il ne soit plus jamais seul… Pour qu’il ne soit plus jamais seul à pleurer… Je le veux… Jusqu’à en vendre l’ame… A ses pieds j’ai déposé les armes…. Mon cœur… Il bat pour elles…

Et il continue de pleurer… Alors je l’imite. Et je sentais la douleur s’emparer de mon corps. C’était comme si des centaines de lames me poignardaient toutes en meme temps. Je ne peux plus respirer. Je ne peux plus parler. Je ne peux plus penser… Ou seulement à la douleur que j’éprouvais. On déchirait l’organe vital et on me l’avait arraché. On m’arrachait quelque chose. Et ça me fait mal… Parce qu’il emporte avec lui toute mon enfance de cristal… Toute ma jeunesse de miel… et tous mes reves d’arc-en-ciel…

Ca fait toujours aussi mal quelque chose qu’on arrache… Moi on m’a arrachée à Chimène. C’est le malheur qui nous a séparées… La prostitution, les idéaux…. Tout ça au fond… C’est rien… C’est le malheur qui nous a séparées… Mais c’est aussi lui qui nous a réunies non… ? Qu’importe… Je délire je crois.

Qu’on me maudisse… Que l’on me damne… Moi j’m’en balance… Je prends tous les blames… Parce que… je suis l’amoureuse… ?

Je suis née à quelques pas de vous… dans une ville pas différente du tout… Où les misères se mélangent aux merveilles, les murs sont frappés du meme soleil. Mais j’ai mal dirigé ma vie… J’ai mal dirigé mon cœur. Je ne suis pas d’ici… J’ai mal grandi. Pourtant vous savez…

Dans ma jeunesse y a des rues dangereuses… Dans ma jeunesse, y a des villes moroses… Des fugues aux creux de la nuit silencieuse… Dans ma jeunesse quand tombe le soir… c’est la course à tous les espoirs… Et je danse toute seule devant mon miroir…

Mais ma jeunesse me regarde sérieuse… Elle me dit « qu’as-tu fais de nos heures… ? Qu’as-tu fais de nos heures précieuses… ? »

Dans ma jeunesse y a de beaux départs, mon cœur qui tremble au moindre regard… L’incertitude au bout du couloir… Dans ma jeunesse y a des interstices, des vols planés en état d’ivresse, des attérrissages de détresse… Mais ma jeunesse me regarde sévère… elle me dit « qu’as-tu fais de nos nuits… Qu’as-tu fais de nos nuits d’aventure… ? »

Dans ma jeunesse y a une prière… une prouesse à dire ou à faire… Une promesse, un genre de mystère… Dans ma jeunesse il y a une fleur… que j’ai cueillie en pleine douceur… que j’ai saisie en pleine frayeur… Mais ma jeunesse me regarde cruelle… elle me dit « c’est le temps du départ… » Je retourne à d’autres étoiles et je te laisse la fin de l’histoire…

Elle me dit… t’as tout gaché. T’as tout Sali. T’as tout perdu… Elle me lache et elle cruelle… elle le sait, mais elle, cruelle… elle me dit je te laisse… elle me dit t’as tout Sali…

Mais moi… Je suis une enfant… Amoureuse de l’instant… Je suis une enfant… Mon grand amour vous savez… quelqu’un l’a vu… errer et tituber comme un mendiant… Mon grand amour, vous savez… quelqu’un l’a vu… à genoux pleurer comme un enfant… Lui qui a peur du noir… Et mon grand amour est frele… Mon grand amour chancelle… Il est fou de ses tourments… Il est fou… des grandes amours cruelles… Mais pourtant… Mon grand amour… à moi…

Il est encore vivant… Et Chimène… Elle le tient dans ses mains… elle le tient comme une enfant… Alors je me sens tout à coup si petite… Je me sens minable… Vulnérable… J’étais si forte que je me brise… Je suis si fière, je suis soumise…

Elles ont toutes le temps de voir mes faiblesses. Mes faiblesses… à moi… c’est aussi mes préférences… à moi… Mais je me redresse. Les larmes ont tracé une trainée brillante sur mes joues humides. Mais je n’en ai que faire. Alors je cherche la main de Chimène… Je cherche sa main. Affolée et les yeux apeurés comme une enfant perdue… Comme une enfant brisée… je cherche sa main…