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« Je voudrais y croire »

« Mais ce n’est pas possible »

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Je marche d’un pas saccadé ou je cours je ne sais plus, je ris au éclats comme une folle que je suis..Des nuits à cinq ou six victimes cela se faite mais c’est par contre épuisant. Je suis lacérée d’un peu partout, des lacérations désespérées des victimes ou mes propres scarifications. Oui, j’aime à souffrir mais vous le savez à présent…Ainsi je rentre dans une ruelle sombre ou je me dis pouvoir gouter encore une fois à la jouissance d’un meurtre mais il n’y a personne ou tout du moins je ne crois pas….

Il fait vraiment très sombre et mes yeux peine à s’accommoder à la pénombre…En plus de ça, j’ai froid, très froid…Quelle idée de se trimballer en courte robe en hiver me direz-vous, à ça je n’ai rien à répondre. Je vais m’appuyer contre un mur et j’étend mes longues et fines jambes sur le sol glacé. J’ai plus froid encore….Puis je me lance dans une opération de récupération de sang.

Je considère ma robe trempée du liquide collant, vermeil, au parfum enivrant et je récupère au goute à goutte sur mes lames le sangs qui perle avant de porter ces dernières à mes lèvres et de voir miroiter mes yeux de folle dans les reflets argents.

Mes yeux ce sont à présent accommodés à l’atmosphère sombre. Je vois que la petite ruelle est en fait beaucoup plus grande que ce que je croyait. Je marche un peu faisant claquer mes ballerines miteuses et souillées sur le sol. Je regarde, je recherche quelqu’un à tuer…oui voyez vous…je n’ai qu’un désir…m’amuser.

Je veux faire joujou, entendre des cris stridents, arracher des yeux des oreilles et pourquoi pas des bras ou jambes de quelconques gamins errants. Oui je suis d’humeur à ça aujourd’hui. J’allume une clope et la fait glisser entre mes doigts, essayant d’éclairer faiblement avec mais ce n’est pas concluant. J’attend alors qu’elle se consume lentement.

Une fois ma clope éteinte, écrasée sous la semelle d’une chaussure, je distingue un corps, à même le sol. Je pense d’abord à un macchabé mais ce corps-ci bouge. La deuxième chose que je distingue ce sont les fioles qui jonchent le sol.

Elles sont remplies...de mon liquide préféré. Alors cette personne serait-elle un semblant comme moi, sanguinaire ? Peut-être. Quoiqu’il n’en soit elle ne se décide pas à relever la tête alors moi je vais m’assoir sur le rebord d’un muret, jambes croisées. J’attends…je ne sais pas quoi…qu’elle me remarque peut-être…

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« Je voudrais y croire »

« Mais ce n’est pas possible »

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Elle s’approche de moi, arme au poing, elle n’a pas confiance…En même temps qui aurait confiance en me voyant…Personne. Mais elle c’est pas pareil, j’ai distinguée dans ses yeux une lueur de folie, la même qu’il y a dans les miens et ceux de Juliet…Oui…Et puis ces fioles qui jonchent le sol, elle les a remplit avec du sang, oui ce beau liquide vermeil que tout le monde convoite et qui entre nos mains d’assassines ne fait jamais long feu…

Alors elle doit-être un semblant dérangée…comme moi…Alors peut-être elle est comme moi…un peu…mais c’est pas beau les préjugés. Non mais…moi je m’en fous de ce qui est beau ou moins beau non ? Ce n’est pas le propre d’une folle ?

-Qui es-tu ?

Qui suis-je ? Une sous-fifre du Diable ? Satan lui-même ? Non…moi ce que je suis c’est…plus subtile…je crois…Je suis une pauvre psychotique, aliénée, sadique, assassine, sanguinaire, psychopathe, folle à lier…Oui, tout ça me scié à merveille, oui, oui…Oui tous les ports de ma peau respirent ces qualificatifs ignobles…je le sais…Mais au fond, avant tout, je suis une mangemort nommée Nala de Lorme…non ?

-Je m’appelle Nala de Lorme.

Elle me jette un regard mauvais…Oui bien sur je suis idiote…Si elle est folle, je suis sur son terrain de jeu, son terrain de chasse, comme avec Juliet au cimetière…Oui ça a commencé comme ça avec elle…et nous nous sommes battues comme des chiennes que nous sommes…surement.

Sa question était donc machinale, bien sur, elle s’en fout de ma vie de mon nom…Oui, comme tout le monde en fait…c’est exactement ça…oui.

-Vas-t-en. Je n’aime pas être dérangée
.
Je sors mes lames, juste au cas ou…Pour ne pas être prise par surprise si une rixe s’engage…Je ne sais pas si j’ai envie de combattre ou pas mais qu’importe, si je n’est pas le choix je me battrai, oui..Il vaut mieux prévenir que guérir…

Même s’il y aura a guérir quand même. Je ne veux pas partir…c’est endroit est cool…elle va surement réagir, peut-être que je n’attends que ça…

-Non…tu vois, je suis bien ici.

Et je remonte gracieusement sur le muret que j’avais occupé tout à l’heure, recroisant un peu plus les jambes d’un air insolent.

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« Je voudrais y croire »

« Mais ce n’est pas possible »

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" Qu'est ce que tu fais la ? "

Qu’est-ce que je fais là ?...Une bonne question…Pour la première fois depuis ma rencontre avec…Lucie, pour la première fois depuis bien longtemps, à cette question je ne sais quoi répondre…
Je suis blasée, blasée par la vie, blasée par la mort que je repends et pourtant je suis incapable de m’arrêter car tant que je prends des vies, moi je survie. Mais ça fait mal de vivre, elle me fait mal la vie alors pourquoi j’y tiens ?...Juste pour les beaux yeux d’une putain ?...Non ! Il y a autre chose…je crois.

-Je passais par là par hasard !

Comme si elle allait me croire. Il y a des jours ou je me trouve stupide voyez-vous…Passer par hasard dans les ruelles sombres de Près au Lard…Elle va deviner que je ne suis pas saine d’esprit, si elle ne l’a pas déjà devinée en voyant mon allure débrayée.

Je devrais rentre, ce serai raisonnable, je ne sais plus pourquoi je suis venue, je ne veux pas me battre…pas aujourd’hui…ni…jamais ? Mais je suis folle, alors ce n’est pas possible.

-Et toi, pourquoi es-tu là ?

Je pose une question badine, trop badine de ma part. Mes mains sont recouvertes de sang, je les essuies sur ma robe la souillant un peut plus. Ecartant dans un même geste des cheveux collés sur mon visage, par la sueur, par le sang. Je ne suis plus qu’une ombre, un songe.

Je ne suis plus rien ? J’attrape une aiguille logée dans mon corsage, et je la tourne sur mon poignet blanchâtre, m’abreuvant du liquide vermeille, devant Lucie. Pour moi cela parait anodin et pour…Juliet aussi ?