" Dis Ismène... Qu'est ce qu'on fait la ?"
" Je ne sais pas... On est où ? "
" Je crois qu'on est à Londres."
" C'est joli comme ville.... Mais c'est vide. Tu ... ? "
" Et si on rentrait chez nous? "
" Non. On ne peut pas."
" Pourquoi on est la déja... ?"
" Je sais pas... Je crois que j'ai accepté un boulot de bibliothecaire... Quelque chose comme ça."
" Fiou... Tu t'en rappelle plus ... ? "
" Non... "

La jeune femme marchait dans les rues de Londres, ne comprenant pas vraiment pourquoi les gens la regardaient avec une lueur de crainte dans le regard. C'était peut être parce ... Parce qu'elle parlait trop fort. Ou parce qu'aux yeux de tous elle parlait seule. Et elle se repondait, persuadée d'être une autre.

Jeune femme typée hispanique, les longs cheveux noirs relachés dans son dos, couverte dans un long manteau de tissu noir epais, Ismène attirait également les regards par sa prestance. Mais c'etait sa folie apparente qui faisait fuir les gens qui s'approchaient de trop prés. Et peut être son regard fuyant... Elle n'etait pas peureuse, mais elle craignait sans cesse les contacts humains, ne sachant pas vraiment comment réagir. Elle avait... Peur. Personne ne lui avait jamais appris les relations humaines, et ce qu'elle avait appris, elle l'avait oublié.

Elle etait juste... perdue, dans les méandres labyrinthiques d'un inconsient torturé. Elle etait tellement seule. Tellement perdue. Tellement eperdue. Dans un pays dont elle ne maitrisait pas reellement la langue, qu'elle marchait sans cesse, en se retournant sur ses pas, en verifiant deriere elle, en evitant les rues bondées et les concentrations de gens.

Quelques pas. Quelques pas encore, un bruit attira ses yeux vers le ciel et elle percuta une masse molle. Jeune femme aux cheveux roux, belle jeune femme à l'air tendre.

" Désolée."

Elle buttait un rien sur le mot, le prononcaant distinctement mais avec un accent inconnu, rougissant devant la jeune femme qu'elle venait de percuter. Bougeant timide, d'un pied sur l'autre

Elle est la, immobile, comme transie de gène devant la jeune femme rousse, la jeune ... etudiante ? qu'elle vient de percuter, et elle ne peut s'empecher de sourire. Elle...

Bon, ça suffit, laisse moi parler maintenant, elle, c'est moi. Je m'appelle Ismène, blabla, ça on le sait, ne nous egarons pas trop... Et je fixe tendrement la jeune femme qui me fait face. J'espere ne pas l'avoir trop derangée, moi & ma maladresse ... c'est ce qui arrive quand on est toujours perdu dans ses pensées comme je le suis souvent, et sur le moment je m'en veux. Parce qu'elle est belle... Si belle, comme une poupée fragile qu'il ne faut pas vraiment brusquer. J'espere ne pas l'avoir brusquée. Et pour une fois les soucis de langues sont un reel probleme, car a part un maigre désolé, baragouiné a la hate je ne sais pas vraiment parler sa langue. Pourtant je suis polyglotte, le grec ancien, le grec, l'arameen, le summerien, l'espagnol et le Français... Qu'importait... ? Je ne pouvais qu'apprendre aprés tout.. ?

Et elle semblait troublée... Par quoi ? Je n'en avais aucune idée, pour sur , ça n'etait pas par moi, car même si j'avais cru voir son regard se perdre sur ma poitrine parfaite, il était impensable qu'une fille aussi jolie s'interesse à moi... D'ailleurs moi... Au final, qui pouvais-je bien interesser ? J'etais trop folle, trop instable... pour que l'on puisse me faire confiance. Et mes yeux fous effrayaient. Pourtant j'etais douce et fidele... Pourtant j'avais tellement d'amour à revendre que j'aurais pu rendre heureuse une femme... Mais... ?

Je m'egare...

Et quand elle me sourit, avec son visage d'ange... Je crois que je defaille. Mais je me retiens. Faisant taire l'autre, celle qui me parle d'habitude j'essaye de reprendre ma contenance, souriant à mon tour. Mais mes sourires n'ont rien d'adorables, ils sont charmants et charmeurs, ils sont seduisants... Ce sont les sourire d'une femme fatale, loin de la tendre peluche.

"Salut."

" Kal... Bonjour."

Je souris encore, j'allais parler en grec je ne pense pas qu'elle aurait compris Alors je me force dans cette langue que je n'aime pas et que je suis sure de barbariser. Je me force et je crois que ça marche, les sons que j'emets ressemblent à des mots. Ne nous emballons pas, ça n'est rien qu'un bonjour.

" Je ... pas fait trop mal à vous... ?"

Je sais que j'oublie des mots. Je sais que mon anglais n'est pas beau... Je sais que je parais moins intelligente que je ne le suis quand je parle dans cette langue, mais vraiment... je suis qu'elqu'un qui merite son interet, j'aimerais lui dire... Mais la.. Je ne saurais pas m'y prendre....

Laisse moi parler. Laisse moi tranquille… Allez va.. Laisse moi parler. Tiens il est où le mouton… ? De quel mouton tu parle… ? Je parle du sujet.. C’est un mouton ou un sujet, il faut se décider hein… Je ne me decide pas. Oh, fiche moi la paix s’il te plait. Laisse moi la regarder. C’est vrai qu’elle est belle …Ismene !

Je reviens donc à mes moutons, a la jeune femme en face de moi en somme. Elle semble perturbée d’ailleurs, je ne suis pas le grand mechant loup pourtant.

Laisse moi parler Ismene.
Non.

Ma voix interieure veut parler, je ne veux pas. Celle la, je veux converser moi avec elle. Ta gueule Ismene. Mais taisez vous. Laissez moi tranquille. Non pas elle. Mince quoi.

Je gromele. Je souris. Je la regarde tendrement… Ce qu’elle dit je ne le sais pas, je ne le comprend pas. Alors je me contente de sourire, d’un de mes sourire à moi. Ces sourires qui ne font pas fondre, mais qui font craquer. Ces sourires qui appellent a la debauche, ah, ça ,ça ne se dit pas.

« Je suis desolée, j’ai du mal avec votre langue. »

Un leger sourire sur mes levres. Cette fois un sourire timide. Votre Langue… ? C’est la bonne expression.. ? C’est pas la sienne qui me pose probleme, c’est … La langue de son pays, c’est.. Qu’importe ? Je ne vais pas epiloguer sur une langue. Non. Toi l’autre la, ne commence même pas avec des idées bizarre. Chut.

Je la regarde tendrement… Qui est elle… ? Pourquoi j’arrete ma route pour converser avec elle… ? Pourquoi sur elle mes yeux s’attardent…
Pourquoi … ? A quoi bon ? C’est continuer… Encore et encore… Mais qu’est ce que j’en dis… ? Un jour, une nuit… ? Nouvel objet de quelques aventures nocturnes… ? Dans mes reves bien sur. Je n’oserais jamais… ? Je ne sais plus. Tout devient confus,

« Ismene. »

Je lui tend la main je crois. Pour me presenter… ?