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____________________________ Certains disent... Que notre vie ne vaut alors pas grand chose. _____________________________
On m’a dit que ma vie ne valait pas grand-chose… On m’a dit que le temps qui passe est un salaud et que de nos chagrins il se fait des manteaux. Pourtant, quelqu’un m’a dit…
Oui, quelqu’un m’a dit…
C’est comme un enfant qui vous ouvre son cœur. C’est comme un enfant qui soudain comprend que son histoire est loin… Oui, je suis comme un enfant. Et la nuit me paraissait plus obscure encore que la rose d’ébène que j’avais offerte la veille à ma belle. Ma Belle Bella. Ma Belle Bella pour qui je me damnerais et pour qui je verserais mon sang d’assassin. Enfin, je m’égare…
La foret avait de quoi satsifaire mes besoins. Elle comblait à elle seule tous mes désirs et mes soifs. Oui… Si on ouvre mon cœur, on n’y trouvera pas seulement du malheur… Mais de la haine, cette inaltérable envie de vengeance et cette obstination tetue que j’avais à me vouloir libertine. Bella avait mon âme. Bella avait tout de moi. J’aimais tout d’elle. Jusqu’à son sang et son sens du frisson.
Et quelque chose s’agitait dans les fourrés.
Quelque chose dont je flairais l’odeur depuis un moment déjà. Une créature… ? Non, attendez… Quelque chose qui ne sentait plus l’humain depuis longtemps. Et quelque chose d’humain qui couvrait malgré tout ce parfum. Alléchée, mes instincts de chasseresses reprirent aussitôt le dessus. Et j’accours.
Reprenant forme d’une grande louve noire, je me rue sur les visiteurs du soir. Enfin, de la nuit. Enfin, je me comprends quoi, c’est le principal… Hum…
Tiens,… Un confrère. *pang* Ho… Une jeune merguez qui courait de toutes ses forces pour tenter de lui échapper. Boarf ! Ca ne me regarde pas… Après tout… Et lentement, j’esquisse un mouvement de patte pour dévier ma trajectoire. Enfin, ma direction. Mais…
Je me retourne vivement, avec toute la lesteté et l’agilité d’un félin et la faim de loup qui me tiraillait l’estomac. N’était-ce pas… ? Ulric… ? Mon fils. Mon fils que j’avais semi-adopté. Mon enfant, ma bataille. *sbaf* Si…
Et poussant à travers les bois un rugissement inhumain et terrifiant de lionne qui se jette sur la gazelle, je m’élance à toutes… pattes dirons-nous, vers les deux protagonistes. Je saute alors sur le loup en faction sur le coté, qui essayait pourtant de poursuivre le casse grain. Non, pardon, le casse-croute. Pauvre petit…
Je m’interpose entre les deux… Hum… Gladiateurs ? Non, ça le fait pas trop ça… Entre les deux combattants si on peut dire… Quoique l’un fut plus combattant que l’autre. M’enfin, c’est pas la question. [Bella, va te pendre !]
Et je grogne. Comme une mère défendant sa couvée.